Aéroport d’Arusha, Tanzanie, Aout deux mille six, me voila partis a la recherche des fameux pachydermes avec la ferme intention de les trouver.
Le passage de la douane se fait sans encombre. Les paramoteurs démontés et logés dans les Samsonite, rien ne nous distingue du celui qui trimbale ses petites affaires et c est tant mieux, car cela vaut mieux que d’inventer des histoires a dormir debout afin d’amadouer les douaniers.. Le premier jour est dédié a la logistique : Récupération des 4X4 (comme toujours en piteux état), achat des provisions, vérification des véhicules..
Nous partons le lendemain matin avec quelque cinq cent litres d’essence pour les 4x4 nos machines volantes. Nous sommes quatre pilotes : Pour tous mes compagnons, c est la première vraie expérience Africaine, vivre en brousse et surtout se frotter a l’aérologie du coin. Apres quelques heures de route, nous attaquons une piste difficile a trouver, car les pluies de El Niño ont totalement effacées toute trace de roue. On passe des heures a slalomer entre les acacias et les baobabs a moins de vingt km/h, en traçant un cap au cordeau. La faune commence a se montrer, premières girafes, premiers impalas. C est le début de la saison sèche et la végétation a pris une belle couleur dorée, qui tranche avec la verdure omniprésente observée six mois plus tot. Il fait une chaleur étouffante, autour des trente cinq degrés a l’ombre, et comme toujours, en plein milieu de journée, le vent souffle en rafales fortes avec, en prime, des menaçants Dust-Devils (tourbillons de poussière ).On verra ce soir, si le vent se calme.
Le passage de la douane se fait sans encombre. Les paramoteurs démontés et logés dans les Samsonite, rien ne nous distingue du celui qui trimbale ses petites affaires et c est tant mieux, car cela vaut mieux que d’inventer des histoires a dormir debout afin d’amadouer les douaniers.. Le premier jour est dédié a la logistique : Récupération des 4X4 (comme toujours en piteux état), achat des provisions, vérification des véhicules..
Nous partons le lendemain matin avec quelque cinq cent litres d’essence pour les 4x4 nos machines volantes. Nous sommes quatre pilotes : Pour tous mes compagnons, c est la première vraie expérience Africaine, vivre en brousse et surtout se frotter a l’aérologie du coin. Apres quelques heures de route, nous attaquons une piste difficile a trouver, car les pluies de El Niño ont totalement effacées toute trace de roue. On passe des heures a slalomer entre les acacias et les baobabs a moins de vingt km/h, en traçant un cap au cordeau. La faune commence a se montrer, premières girafes, premiers impalas. C est le début de la saison sèche et la végétation a pris une belle couleur dorée, qui tranche avec la verdure omniprésente observée six mois plus tot. Il fait une chaleur étouffante, autour des trente cinq degrés a l’ombre, et comme toujours, en plein milieu de journée, le vent souffle en rafales fortes avec, en prime, des menaçants Dust-Devils (tourbillons de poussière ).On verra ce soir, si le vent se calme.
Nous progressons en direction des Seven Sisters, une ligne de collines qui devraient être a une centaine de kilomètres au Nord Est, prochain point de repère. « quand t y es tu trouvera un Boma (village) Masai, et puis tu continuera vers le nord en suivant le lit d’une rivière asséchée, pendant une cinquantaine de kilomètres ».
Apres quelques enlisement dans un terrain ou, parfois, le sol se dérobe, le termites minant le sol et créant des cavités qui s’écroulent sous le poids des roues des 4x4, je décide d’arrêter pour aujourd’hui.
Une plaine ouverte, et au loin encore des antilopes, j’appellerai ça le « Petit Serengetti », pas mal pour un premier bivouac. Comme partout dans la zone inter tropicale, la nuit tombe a dix huit heures et il fait noir en dix minutes. Montage du camp.
Une plaine ouverte, et au loin encore des antilopes, j’appellerai ça le « Petit Serengetti », pas mal pour un premier bivouac. Comme partout dans la zone inter tropicale, la nuit tombe a dix huit heures et il fait noir en dix minutes. Montage du camp.
Je sors les deux moteurs et les monte rapidement , ajuste la carburation a l’altitude,et prépare tout l’équipement, pour être prêt a « dégainer » demain matin. Premières consignes au coin du feu : « on ne sort pas de la tente en pleine nuit même pour aller p… si on ne veut pas finir en Delicatessen pour les lions et on ne prend pas de fruits si on ne veut pas avoir la visite d’un éléphant énervé qui essaie d’attraper l’orange qu’il renifle a travers la toile..
« Tu rigoles ? »
« Non.. »
« Non.. »
En fait je rigole, pensant a la tête de mes amis lorsque on entend en pleine nuit le premier rugissement de lion.
Je suis le premier debout, six heures du matin, vent nul, altitude mille sept cent mètres, les autres dorment encore. Assis dans la sellette, je lance le Ros de mon Backbone qui démarre, comme toujours, au quart de tour. Entre le bip bip du réveil et le decollage, il ne s’est pas passé quinze minutes. La sacro-sainte visite prévol, c était pour hier soir. Ici, si on rate la fenêtre météo du matin , on reste au sol, car le vent souffle fort en général a partir de huit heures trente. Ca veut dire qu’il faut être en l’air avant sept heures , et évidemment qu’il faut éviter de trop se louper pour décoller. Ceux qui mettent deux heures a se réveiller le matin sont franchement handicapés..
Mon parapente en corolle, attend patiemment le signal. Impulsion, moteur a fond, passage rapide en sous vitesse debout sur les freins ,mes pieds tangentent le sol a cinq centimètres pendant le palier d’accélération, et je suis en l’air . Le soleil se lève. Les autres se réveillent au bruit de mon départ, trop tard pour eux, l’option grasse matinée n’était pas vraiment la bonne. La puissance du ROS 125 de mon Backbone, ici est une bénédiction, je monte à deux mètres/seconde, malgré un air chaud et l’altitude. Le Kilimandjaro en tache de fond ne montre pas ses neiges éternelles qui sont dans la brume, mais je profite du paysage et je course quelques gazelles et quelques zèbres. Huit heures trente, je me pose, le vent souffle déjà assez fort. J'appercoit les autres en train de préparer leur matériel , mais il est déjà trop tard pour aujourd'hui. Le petit déjeuner est prêt, et ils me regardent revenir avec de grands yeux « alors ? » « no comment, vous verrez bien demain ». Demain c´est sur , ils seront debout a cinq heures trente ! J’espere qu’on va les trouver, ces fameux pachydermes . Encore un jour de navigation dans le bush.
Mon parapente en corolle, attend patiemment le signal. Impulsion, moteur a fond, passage rapide en sous vitesse debout sur les freins ,mes pieds tangentent le sol a cinq centimètres pendant le palier d’accélération, et je suis en l’air . Le soleil se lève. Les autres se réveillent au bruit de mon départ, trop tard pour eux, l’option grasse matinée n’était pas vraiment la bonne. La puissance du ROS 125 de mon Backbone, ici est une bénédiction, je monte à deux mètres/seconde, malgré un air chaud et l’altitude. Le Kilimandjaro en tache de fond ne montre pas ses neiges éternelles qui sont dans la brume, mais je profite du paysage et je course quelques gazelles et quelques zèbres. Huit heures trente, je me pose, le vent souffle déjà assez fort. J'appercoit les autres en train de préparer leur matériel , mais il est déjà trop tard pour aujourd'hui. Le petit déjeuner est prêt, et ils me regardent revenir avec de grands yeux « alors ? » « no comment, vous verrez bien demain ». Demain c´est sur , ils seront debout a cinq heures trente ! J’espere qu’on va les trouver, ces fameux pachydermes . Encore un jour de navigation dans le bush.
Je trouve le fameux Boma, passe saluer le chef et fait un crochet vers le dispensaire afin de laisser quelques médicaments qui font cruellement défaut, comme a l’habitude dans ces régions. Collyre pour les yeux, Paracétamol, du vraiment basique. C' est le mieux que l’on puisse faire pour aider quelque peu les gens d’ici. Surtout ne pas laisser de medicaments compliqués ou « a risque » dont l’usage incontrolé sera pire que le mal ! Ou pis encore, distribuer n'importe quoi, n'importe comment (stylos, bonbons, vetements etc..) et a n'importe qui. En effet, quasiment partout en Afrique, c'est le culte de l'Echange qui est la base du fonctionnement de la société. Echanger, c'est vivre, survivre, on echange les services, les troupeaux, les femmes(!), les idées, l'argent..Il est tellement façile pour l'occidental de tomber dans la facilité de donner simplement pour se sentir "meilleur". Car justement, si Echanger est la base; donner ne signifie rien! Cela revient simplement à perturber les valeurs fondamentales, et le pire, déséquilibrer le fragile équilibre social dans l'esprit des enfants, qui deviendront alors, pour le Touriste moyen la plaie des pays touristiques en developpement. C'est pourtant facile:Un renseignement, une information, prendre quelqu'un en stop, tout est objet d'échange.. De la mème manière, Souvent le touriste s'offusque en voyant que l' hote si gentil qui lui a rendu service attend "quelque chose" de la part du visiteur, lui qui pensait que seul le désintéressement etait un comportement social "normal".
Conséquences? En Afrique, il faut aller de plus en plus loin pour trouver des gens qui ont encore un comportement normal. a qui la faute?
Nous naviguons dans un lit de rivière sec, sableux, très mou, en deuxième courte, en suivant des méandres. Soudain un Masai m’interpelle, manifestement curieux, il a, en guise de boucles d’oreilles, deux boites de pellicules photos plantées dans le lobe des oreilles.. « Wapi Tembo » ?je lui demande en Swahili approximatif (ou sont les éléphants) « Ici », répond il, manifestement inquiet pour nous, « Ici ça s’appelle la maison des éléphants », tout un programme. Effectivement le premier gros est aperçu derrière un rideau d’arbres que le mahousse est en train de désintégrer dans la joie et la bonne humeur. Je passe contre le vent a une cinquantaine de mètres. Il vaut mieux d’abord tester le comportement de ces mastodontes dans le cas ou ils ont eu de mauvaises expériences avec les hommes. Hassan, m’avait dit de faire attention car dans ce coin, il y a toujours un risque avec les braconniers. Mais celui la semble nous accepter, et ne montre pas de signe d’agressivité particulier. Je donne les instructions a la radio, « attention, pas plus prêt, si il a décidé de te broyer, c est facile pour lui, tu garde la distance de sécurité ». Espace ouvert, plat, sol sableux mais assez dur, possibilité de deco sur trois cent soixante degrés, arbres assez éloignes ok, on s’arrête ici et on monte le camp. Il est seize heures. Le temps de tout préparer et d`être dans les starting blocks dans le cas ou le vent se calmera suffisamment pour tenter un vol ce soir. Ce soir il y a une frénésie dans la préparation des paramoteurs, la motivation est au rendez vous. C’est vrai qu’il y a des animaux dans tous les sens. Dix sept heures, une heure avant la nuit, malgré le vent encore fort, je tente, je vais voir. Face a la voile, ça souffle encore a plus de vingt cinq km/h mais surtout ca n’est pas très régulier. Le vol de cinq minutes sera suffisant pour décider de ne pas tenter le diable et d’aller plus loin. De toute façon, a deux cent mètres du sol, on recule, le vent est a plus de quarante km/h. Ce sera donc pour demain. Evidemment le vent tombe a zéro quelques minutes après la tombée de la nuit… Un ciel étoilé qu’on ne voit que dans cette région du monde, les bruits inquiétants de la nuit africaine, celui des éléphants qui continuent au loin a déguster les feuillages des arbres environnant, les rugissement des lion qui pétrifient tout ce qui vit dans les environs (on peut les entendre a plus de dix kilomètres de distance) , des centaines de paires d’yeux qui nous observent. Magique ou Inquiétant ? six heures, tout le monde est debout en train d’aligner les voiles. J’aide Marie a décoller, je saute dans la sellette et me voila de nouveau en l’air. Pas un poil de vent, même scénario qu’hier. Mais quel spectacle. Apres avoir quitte le sol, a peine monté, on voit déjà les premiers groupes d’éléphants, avec toujours, les petits au milieux, des groupes de girafes, impalas, autruches a perte de vue. Au loin la zone s’ouvre sur un immense lac salé. Bonheur rare que de pouvoir partager ce moments avec sa compagne et de voler cote a cote en étant absolument certain d’être les premiers en paramoteur ici. Marie Carmen visiblement aime bien courser les autruches, qui ,vues sous cet angle, paraissent des poulets géants. La faible vitesse de nos machines est idéale, elle correspond a la vitesse de déplacement des animaux. Ici, je me fiche bien de la polémique et les théories sur la vitesse maxi des voiles, des profils, etc.. L’important c’est d’être en l’air ! quelque chose qui permet de voler a quarante a l’heure, et de décoller a deux mille mètres d’altitude sans vent ca me suffit.
Je file vers un groupe d’éléphants et attaque quelques trois cent soixantes au dessus a (très) basse altitude afin de prendre les premiers clichés intéressants. Panne moteur interdite. Le troupeau part en courant, seul le gros male stoppe, fait fáce et me regarde droit dans les yeux semblant dire « si tu t’approche et que je t’attrape.. » L’éléphant est le seul animal africain a regarder en l’air. Une fois, au Kenya j’ai course trois guépards pendant des kilomètres. Ils s’arrêtaient de temps en temps, s’asseyaient comme de gros chats, et regardaient dans tous les sens, sauf en haut. Dans la nature, le danger ne peut pas venir du ciel ..atterissage après un vol de deux heures. Mes deux amis, parviennent, malgre quelques difficultés, a décoller. Après le vol du matin, Petit « Game drive » afin de compléter les images aériennes par des terrestres.
Je file vers un groupe d’éléphants et attaque quelques trois cent soixantes au dessus a (très) basse altitude afin de prendre les premiers clichés intéressants. Panne moteur interdite. Le troupeau part en courant, seul le gros male stoppe, fait fáce et me regarde droit dans les yeux semblant dire « si tu t’approche et que je t’attrape.. » L’éléphant est le seul animal africain a regarder en l’air. Une fois, au Kenya j’ai course trois guépards pendant des kilomètres. Ils s’arrêtaient de temps en temps, s’asseyaient comme de gros chats, et regardaient dans tous les sens, sauf en haut. Dans la nature, le danger ne peut pas venir du ciel ..atterissage après un vol de deux heures. Mes deux amis, parviennent, malgre quelques difficultés, a décoller. Après le vol du matin, Petit « Game drive » afin de compléter les images aériennes par des terrestres.
A partir d’aujourd’hui vol avec matériel adéquat : Gps, gourde , couteau de chasse, radio , téléphone satellite, pistolet lance fusées.. On va commencer a s’éloigner du camp, avec les risques que ça comporte.Ici,un simple incident, peut tourner rapidement au drame. Nous ne sommes pas dans une réserve, les animaux n’ont pas l’habitude de la proximité de l’homme et une rencontre reprochée avec un des « big five »africain (Lion, Léopard, Elephant, Buffle, Rhinocéros), qui pullulent peut être fatale. Ce matin, tout le monde est enfin en l’air. J’assiste le décollage des autres et je suis donc le dernier a partir. Le grand pied ! on vole jusqu a la panne d’essence totale de Marie, après plus de deux heures de vol.. son Backbone a hélice de un mètre de diamètre, consomme plus que les autres. Elle se pose tranquillement a trois ou quatre cent mètres de quelques éléphants qui heureusement partent a toute allure.Je passe le message par radio aux autres, et je me pose a coté d’elle, qui commence a n’en mener pas large. Nous sommes a dix huit kilomètres du camp. On est tellement exalté par ce qu on a vu qu’on ne trouve pas les mots – inutiles – On se fera récupérer par Christophe , je re-décollerai en suivant le 4x4 a un mètre au dessus jusqu’au camp. Entre temps, notre amis Francois nous informe a la radio qu’il vient de se poser a quelques centaines de mètres du camp. On le retrouve crispé sur son pistolet lance fusées, adossé a son paramoteur... Une journée exceptionnelle.. on peut imaginer les discussion enflammèes autour du feu, le soir.
Le jour suivant, en vol, je vois un Land Rover qui commence a me suivre et se dirige vers le lieu d’atterrissage. C’est un scientifique, une partie de son boulot est le comptage des éléphants , il me dit « c’est fantastique ton truc, tu te rend compte, pour les compter, on gagnerait des semaines de boulot ». Je promet, après lui avoir indiqué ou sont les pachydermes ,de revenir lui donner un coup de main un de ces jours.
De temps a autre ,le Kilimandjaro découvre ses neiges éternelles: Voler ici c est le rêve absolu.
On restera une douzaine de jours a quadriller la zone dans tous les sens. Et jamais deux vols ne seront identiques. Les Masai du coin viendront souvent nous rendre visite : Quoi de plus magique que de voir la métamorphose du Terrible Guerrier Masai en gamin émerveillé, sidéré par le décollage de nos Ndege Kidogo, (littéralement petit oiseau, le mot avion n’existant pas en Swahili).
2 commentaires:
Fabuleuse expérience que je tenterais bien un jour, mais je manque un peu d'expérience :-)
merci de nous faire partager ça.
j'aurais quelques questions techniques à te poser si tu peux me répondre ce serait tres sympa.
Laurent
lvergne@gmail.com
http://paramoteur-reunion.blogspot.com
Coño Thierry, ya era hora de que publicases al menos alguna de tus aventuras!!!
He puesto en el blog de Flear-Flear un enlace a tu página.
Eres un crack!!
Patricio.
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