17/05/2007

Namibie, Damaraland

Le Damaraland, est une region aride et désertique de Namibie. Située au nord ouest du pays, c'est une zone inhospitalière s’étend avec le kaokoland jusqu’à la frontière avec l’Angola. L’expédition nous proménera a la fin de la saison sèche dans cette zone immense et totalement inhabitée

Windhoek, la capitale, ville étrange a la connotation et l’organisation allemande qui tranche tant avec la vision de l’Afrique avec un grand A. Ici on trouve des « Bierstube » et « Biergarten », un Ordre et une propreté germanique qui sonne faux.
Apres avoir , montés les Paramoteurs Backbone et organisé la logistique. Nous voila parti en direction du nord, pour une d'expédition que je guiderai dans le bush Namibien. M'accompagne mon ami Thierry Simonet : le sympatique fabricant des paramoteurs Backbone toujours friand de venir promener son paramoteur dans les endroits spéciaux quand il est disponible, Paco Escolar :instructeur paramoteur Espagnol est lui aussi de la partie pour me donner un coup de main. Les véhicules ont cent soixante litres de carburant qui leur confèrent les mille kilomètres d’autonomie qui seront théoriquement nécessaire. La première journée de route nous mène dans le Damaraland, ou nous plantons le premier camp. Le temps est parfait, la température autour des quarante degrés. Je trouve, sur le contrefort d’une colline un site de camping parfait, terre rouge, rochers ronds, vue panoramique sur la montagne du Brandberg.
Le vent souffle fort, impossible de voler ce soir. Mais je suis prêt pour demain matin. Apres cette première veillée autour du feu, nous attendons l’aube avec impatience. Le matin, debout a six heures. Les conditions sont compliquées. Le vent, très faible, a décidé de nous casser les pieds et a changé de sens à cent quatre vingt degrés, il faut décoller dans le sens de la montée, et au milieu des cailloux. Le lever du soleil sur le Brandberg donne une teinte ocre absolument fantastique. Je monte a plus de mille mètres pour profiter du paysage pour un vol d’une bonne heure et demie. Les autres me rejoignent un peu tardivement, mais tout de même..
Apres avoir repris la route, nous quittons la piste principale pour attaquer les chemins secondaires(!). Très rocailleux et cassante, la piste oblige a évoluer a moins de vingt km/h a travers un paysage lunaire de basalte noir et de sable. Un paysage typique du Damaraland avec ses contrastes noir et rouge. Nous traversons le lit d'une premiere rivière asséchée .Premières traces d’éléphants, premières gazelles, premières girafes. La seule végétation est là et seulement là. Le reste n’est que roche brûlée par le soleil. Le vent souffle en rafales. Et puis nous sortons d’une gorge que nous suivons depuis une cinquantaine de kilomètres. Montagnes ocres et jaunes en plateaux, sol rouge, jaune avec des dégradés et parsemés de pierres volcaniques couleur de feu. Toujours aucune végétation. J’arrête une dizaine de kilomètres après avoir traverse la deuxième rivière , encore des traces d’animaux. En quittant la piste afin de trouver LE spot de camping, c’est un véritable champ de roches, broyeur de pneus, avec des blocs aux coins acérées de vingt centimètres de diamètre que nous traversons au pas. Le panorama a partir du camp est grandiose, on surplombe la vallée et au loin on apercoit la rivière et ses zones vertes qui paraissent être des champs cultivés(mais qui ne le sont pas !) Le thermomètre flirte avec les trente cinq degrés en permanence. Ce soir, tout le monde s’affaire sur les paramoteurs. La motivation est la.
Six heures du matin, pas un brin de vent, mille cent mètres d’altitude je me jette dans la sellette, un coup sur le lanceur de mon Backbone qui démarre du premier coup, et après une course au milieu des rochers, cailloux et des ornières, je me retrouve en l’air, suivi des autres qui me rejoignent une bonne heure après. D’ici, c est facile de rejoindre la rivière et de la suivre son lit a dix mètres d’altitude. Je débusque quelques oryx, et springbok qui cherchent à se cacher sous les arbres. Je frôle le haut des montagnes en plateau couvertes par endroits, de sable jaune vif. Le vent commence à devenir un peu trop fort. Retour au camp après une ballade de deux heures. Mes amis piétons m’envient, et cela se voit ! La journée sera nécessaire afin de sortir de la Vallée et de rejoindre une piste principale.Apres une ravitaillement en essence a la seule station service en direction du Kaokoland, bifurcation vers une série série de gorges qui traversent une chaîne de montagnes abruptes. La piste, très poussiéreuse, suit le lit de la rivière asséchée, elle aussi. Premiers éléphants surpris qui détalent à notre approche. Je recherche la sortie des gorges, afin de trouver l’endroit propice pour camper, et surtout pour voler. Quelques trente kilomètres après la sortie des gorges, la rivière serpente et se coupe en nombreux méandres. L’orientation est plus compliquée et mes cartes militaires sont nécessaires pour trouver la sortie. Je roule, en seconde courte sans s’arrêter pour ne pas m’ensabler, et on surprend de nombreux oryx qui détalent au dernier moment, a quelques mètres de nous. Il a fallu abaisser la pression des pneus a moins de un bar sous peine de se planter en permanence. Impossible de monter sur les berges de la rivière qui font bien sept ou huit mètres de haut ici. Ce soir, nous camperons dans son lit. Pourvu qu il ne pleuve pas. Nous sommes a la limite avant la saison des pluies, et si cela arrivait, même a plus de cent kilomètres en amont nous risquons d’avoir une mauvaise surprise cette nuit.
Nous passons le réveillon ici, et c’est pas mal. Sous les étoiles, sous les grands arbres de la rivière, les pieds dans le sable, avec les oryx qui nous observent, et les éléphants pas très loin, mais impossible de décoller, le rideau d’arbre de la rivière ne nous laisse aucune zone même minimaliste. Tant pis.
Paysage de poussière tourmenté, soleil de plomb et vieux fort datant de l’époque coloniale allemande. Il est temps de passer aux choses sérieuses. Direction plein ouest, en direction de l’Océan, dans le lit de la rivière. La piste, très poussiéreuse est un dédalle . Pendant plusieurs heures on suit une gorge en roulant dans le sable mou. le Vent est très fort. La quantité d’oryx augmente, et la faune en général est de plus en plus nombreuse. Du sud jusqu'à l’extrême nord, il y a cinq rivières assechées espacées de plus ou moins cent kilomètres. Toutes rejoignent l’Océan, et leur sous-sol possède les nappes phréatiques nécessaires à la survie des espèces qui migrent au gré des caprices de la végétation. Les Eléphants du coin sont une des clés de voûte de l’écosystème du Namib. Ce sont eux qui creusent les puits, dont profitent tous les autres animaux de la zone. C’est quand la quantité d’animaux augmente que l’on sait que les pachydermes ne sont plus très loin. Nous rencontrons trois groupes d’Eléphants en plein milieu de la piste. Droit de passage obligé, d’autant plus que dans la zone, ils ont la réputation d’être agressifs. Sortie progressive des gorges, le relief est moins marqué et on se retrouve dans une plaine entourée de reliefs aux allures lunaires. On campera ici. Beaucoup de girafes., aucun problème pour trouver du bois mort, endroit parfait pour dormir et voler, terrain plat, peu de cailloux, pas d’obstacle. La température a baissée à vingt cinq degrés, a cause de la proximité de l’océan, à quarante kilomètres a peine. Vol du matin : deux heures de vrai bonheur, je me risque a plus de vingt kilomètres du camp. La zone pullule en animaux sauvages. Une quantité incroyable de girafes, d’oryx , Je débusque quelques groupes d’éléphants .Encore un vol féerique de plus de deux heures. Nous resterons pas mal de temps dans cette zone privilégiée avant de retourner refaire le plein des vehicules, et de rentrer vers la civilisation

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Thierry,

Super blog et grandes aventures.

Voila … on est 4 potes vivant au Kenya depuis plusieurs annees, on fait un peu de paramoteur et tous les ans ou les 2 ans, on s’organise un trip aventure un peu special, soit une viree sur dans les iles, soit un trip chute libre quelque part, ou … comme cette annee … on pense au paramoteur.

Bon … on est tous dans la trentaine (je dois etre le plus vieux a 38) : il y a un pilote des flying Doctor Greg (aussi chuteur 300 sauts), on a un Tour Operator Vincent (probablement le plus aventurier de nous tous), puis moi (aussi pilote et chuteur 250 sauts) travaillant dans la logistique / transport un peu partout en Afrique de l’Est, et enfin Coco (François-Xavier), un belge, instructeur de paramoteur qui nous a file le virus et depuis on veut voler en paramoteur.

Donc cette année on avait prévu de faire un tour au nord de la Namibie … et coco nous a fait parvenir l’adresse de ton blog extraordinaire … et on se demandait si on pouvait te contacter pour nous filer quelques tuyaux sur la logistique, des remarques personnelles sur l’organisation, les conditions de vol en Namibie et en gros tes commentaires qui pourraient nous rendre la vie plus facile, contacts sur place, idées de budget, … etc.

A+,

Frank
Frank Duffau + 254 733 623 663
fduffau@africaonline.co.ke
fduffau@iinet.net.au
fduffau@ffkgrp.com

Anonyme a dit…

Waou, quel changement depuis les années où Thierry vendait des imprimantes "Force" à qui voulait bien en acheter !
Puis il y a eu le passage "Conviction", c'est là que je t'ai perdu de vue, après avoir vendu mes parts... certainement sur un quiproquo ?
Mais il faut croire que ce n'était pas un homme d'informatique, où du moins que le virus du voyage était déjà là, car je me souviens toujours des photos de l'Islande en 4x4 !
Alors Thierry, bravo pour avoir suivi tes rêves !

jporravan a dit…

Bonsoir Thierry,
Peux tu me contacter stp au sujet des lunette Recon Jet ?
Merci.